Le Syndrome de la dette de l’Afrique

A chaque grande crise, elle revient au-devant de la scène, en première position sur la liste des solutions de sortie. En cette année du Covid19, au moment où partout ailleurs on parle de mettre en place des systèmes globaux de dépistage et de tracking, d’augmenter massivement les unités de soins intensifs, de dégager des budgets considérables pour relancer l’économie, un SOS est lancé pour sauver la Grande Malade du monde, l’Afrique. On peut parler de Syndrome de la Dépendance Acquise à la Dette (SDAD) version 2020.
Il s’agit de nouveau de toucher le cœur des bailleurs pour alléger la dette des pays africains afin de leur permettre de consacrer les crédits destinés aux remboursements de celle-ci à la lutte contre le Covid19. Un aveu s’il en est que la dette n’a pas servi à financer le développement. Pourtant, telle était sa justification et sa vocation.
Un des plus fervents apôtres de l’endettement s’est converti, dès la survenue du Covid19, en un zélé demandeur de son annulation. Il s’agit du Président Macky Sall. Le Sénégal est un cas d’école d’un endettement mal approprié, qui a fragilisé les finances publiques sans renforcer les capacités du Pays à produire des biens et services ni à faire face à des chocs exogènes tels que le Covid19 ou les désormais inévitables conséquences du changement climatiques (sécheresses, invasions acridiennes). Les pays de l’Afrique australe, comme le Kenya, l’Ethiopie, le Zimbabwe, etc. ont vécu ces cinq dernières années la combinaison dramatique de ces fléaux : sécheresse sur plusieurs saisons, suivies de pluies diluviennes provoquant des inondations et des invasions acridiennes à la suite. Une abondante littérature, produite par des institutions internationales de renom, ne cesse d’alerter les gouvernants du Monde sur la probabilité élevée dorénavant, de survenue de telles catastrophes.
Le « miracle » de la Corée du sud ou Taïwan, qui ont réussi à se sortir presqu’indemnes de la pandémie qui a mis à genoux les cinq membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU, ne relève d’aucun prodige justement mais d’une préparation sérieuse à la lumière des précédentes pandémies.
Le Sénégal est réduit, en dépit de son endettement colossal survenu à un rythme vertigineux, à compter sur la solidarité « des partenaires traditionnels » et de donateurs privés (nationaux ou étrangers) pour faire face à une crise qui s’annonce terrible, au moins sur les plans social et économique. Une preuve de cet endettement mal inspiré ? Le nombre de lits disponibles dans les hôpitaux du Pays a à peine bougé du fait de cet endettement car peu de structures nouvelles ont été érigées grâce aux emprunts depuis 2012. Le symbole de la faible priorité accordé à la santé se trouve dans les difficultés à terminer et à mettre en service l’hôpital Dalal Jamm (HDJ) de Guédiawaye, dont les travaux ont été lancés depuis plus d’une décennie. Au début de la pandémie, HDJ n’offrait pas de services d’hospitalisation faute de personnel adéquat…La Chine a montré les prouesses de la volonté en construisant un hôpital en une dizaine de jours.
Si la dette n’a pas augmenté la capacité du Sénégal à former des personnels soignants ou à traiter des malades, ce qu’elle a servi à construire des infrastructures gigantesques : stades (Arène national, Dakar Aréna), centre de conférences de Diamniadio, ou autoroutes. Les observateurs ont souvent décrié qu’en plus de n’avoir pas d’impact significatif sur la résilience du pays face aux crises majeures qui ne manqueront désormais pas de se présenter, cet endettement compromet la capacité du Pays à faire face ses engagements en ce que ces infrastructures ne participent pas directement ou indirectement à créer davantage de recettes. Il reste alors, en cas de crise globale, la capacité des dirigeants africains à apitoyer leurs bailleurs. Le Président du Sénégal a été l’un des premiers à lancer un cri de détresse. Pour cause.

Author: La Rédaction

378 thoughts on “Le Syndrome de la dette de l’Afrique

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  2. She�d been on the sunny hill side, tending their livestock when she saw the group of mounted soldiers appear at one of the ridge lines. Her father had always told her to run and hide when strangers appeared, but the sparse vegetation offered nowhere to shelter. She made a dash for a rocky outcrop to try and hide in one of its crevasses. She hoped she wasn�t seen, that the strangers had other interests and would ignore her and leave them be. This hope was quickly extinguished as she heard the roar of hooves come closer and closer until they were nearly atop her hiding place. She heard them stop and dismount yelling to each other with words she couldn’t understand. The creaking of leather and ting of metal hitting rocks were the sounds of their armor and swords as they searched for her.

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