KEUR MASSAR, Une Urbanisation Asphyxiée ?

La Rédaction 29/07/2020

( Par Papa CISSÉ, citoyen soucieux )

La commune la plus peuplée et la plus vaste du département de Pikine avec plus de 600.000 habitants, Keur Massar étouffe de ses nombreuses et inextricables artères.

Réputée avoir accueilli dernièrement les anciens résidants de la Sicap et d’autres contrées de la ville de Dakar, ce nouvel Eldorado de la banlieue est de nos jours confronté à d’énormes problématiques menaçant les principes de base du vivre commun.

En effet, la vie en harmonie est manifestement compromise par la surprenante montée en puissance des violences de toutes natures.

Comme les plus anciennes communes de la banlieue pikinoise, Keur Massar n’échappe guère aux difficultés liées à l’insalubrité, à l’occupation anarchique des voies publiques et même à l’agression galopante des espaces verts.

Pourtant, cet état de délabrement avancé semble émaner des mauvaises politiques de réhabilitation des infrastructures particulièrement routières et de la mauvaise organisation par la municipalité de certaines zones d’activités commerciales.

À sa naissance, la commune de Keur Massar, géographiquement normée et bien aménagée , avec ses parcelles ‹‹assainies›› ne souffrait aucunement de problèmes d’urbanisation, de sécurité et encore moins d’anarchie.

Malheureusement, cette zone de Keur Massar, appelée ‹‹Parcelles assainies››, jadis le fleuron de la commune, est confrontée chaque année à des problèmes d’inondation.

Il en est même très ironique, lorsqu’on entend dire que ces zones sont occupées par des dakarois qui, à une époque sombre de leur cadre de vie, auraient fui leurs domiciles envahis par les eaux de pluie.

Bien que plusieurs quartiers de la commune de Keur Massar soient bien lotis, avec des ruelles normées, le surpeuplement de ces zones favorise malheureusement l’avancée de la délinquance juvénile, et de surcroît, les maisons inondées et abandonnées deviennent fatalement des quartiers généraux de débauche..

Certains habitants des Parcelles assainies de Keur Massar, accusent les ingénieurs des travaux de réhabilitation des routes goudronnées de causer l’inondation des eaux de pluie dans leur quartier.

En effet ces routes sont nettement en hauteur par rapport au rez de chaussée des maisons avoisinantes et sans la moindre canalisation.

La plus grande artère de la commune enregistre quotidiennement de longues heures d’embouteillages. Une situation causée par les nombreux bouchons tout au long du carrefour, communément appelé ‹‹Rond point Keur Massar››. Un lieu hautement fréquenté et qui regroupe plusieurs activités à but commercial. L’anarchie y dicte sa loi et laisse croître un scénario manifeste d’insécurité. Les marchands ambulants, les vendeurs-tabliers, les stationnements de cars ‹‹rapides›› et de ‹‹taxi-clandos››, et quelques délinquants faméliques campent le décor de cette partie de Keur Massar.

Ces embouteillages sont imputables à la mauvaise politique d’urbanisation. Un carrefour emprunté par plusieurs destinations ( automobiles en partance pour Jaxaay ou Tivaouane Peuhl, autre sens opposé..) et qui nécessite plus un échangeur pour ainsi permettre une circulation très fluide. Pourtant cette dernière proposition est bien la solution pour empêcher ces interminables fils de voitures qui, parfois bloquent la sortie des ambulances de l’hôpital ( situé à 100 mètres du carrefour ) et compromettent la rapidité d’intervention des véhicules de la gendarmerie ( sise à quelques pas de l’hôpital ).

Voilà ce qui explique le retard des forces de l’ordre, en riposte à la manifestation des marchands ambulants qui, finalement a abouti aux saccages des locaux de la mairie et des environs.

Cependant, les dirigeants étatiques sont interpellés sur la nécessité de construire un échangeur en remplacement du « rond point » et aider à aménager les voies publiques illégalement occupées. Les marchés devraient être éloignés des grandes artères de la commune pour permettre une meilleure circulation des personnes et des véhicules.

L’étroitesse de la route menant à Tivaouane Peuhl, en passant par Keur Massar village, est une véritable problématique parce que difficilement empruntée par des gros porteurs et des bus DDD.

Les Parcelles assainies de Keur Massar souffrent d’un problème de canalisation qui engendre la stagnation des eaux pluviales.

En somme, la commune de Keur Massar reste une véritable bombe démographique, avec un foncier entièrement investi. Une situation qui convoque les autorités à se pencher sur l’étouffement du cadre de vie dans la commune de Keur Massar.

Papa CISSÉ, citoyen soucieux