Questions Autour De Démenti, Une République Malade Du FAUX

La Présidence et les ministères de la République ont habitué les citoyens à des communiqués sans signature ni cachet. Comment les distinguer de faux ?
A supposer que le « communiqué de Presse de la cellule communication de la Présidence de la République » daté du 14 mai 2020 mais non signé est authentique ne devrait-il pas amener, par pur parallélisme des formes, à supposer que le Décret N°964, revêtu de toutes les mentions de rigueur, y compris la signature du Président, est tout autant authentique.
D’autant que le communiqué comporte un vice rédhibitoire : plutôt que de rappeler les conditions de validité d’un Décret, il devrait, pour être pertinent, donner les références du décret dans le journal officiel ainsi que son objet qui devrait être autre que la création d’un honorariat au Conseil Economique Social et Environnemental. Produire instantanément le contenu du Décret N°964 aurait sans aucun doute plus participé à la manifestation de la vérité.
Car il est constant que le Décret N°964 existe, puisque des décrets postérieurs ont été publiés au Journal officiel (N° 965, 966, etc.). Des captures d’écrans en attestent. Or, jusqu’à la diffusion du Communiqué non signé de la cellule de Communication de la Présidence, nulle trace du fameux décret N°964. D’où la formule sibylline du Communiqué.
Il y a près d’un an, un communiqué officiel nous priait de croire que le Président n’a jamais reçu le rapport de l’IGE sur PetroTim. Un autre que la grâce à Amadou Woury Diallo, prévenu dans une affaire de faux médicaments à une étape de la procédure qui ne permettait pas de l’élargir dans ces conditions relevait d’une malencontreuse erreur.
La crédulité des citoyens est constamment sollicitée pour avaler que les rapports de l’OFNAC sont en transit quelque part entre le bureau de Mme Seynabou Ndiaye Diakhate et celui du Procureur de la République. Quant aux diverses plaintes d’Abdoul Mbaye sur l’affaire Petro-Tim, ni vu ni connu. LE CITOYEN VA-T-IL UNE FOIS ENCORE GOBER CETTE NOUVELLE EXPLICATION, alors que le plus simple serait de produire le fameux Décret N°964 ! c’est-à-dire SEANCE TENANTE et non après avoir avisé, devisé et réajusté ?
En attendant, on peut se risquer de dire que la création du CESE et du HCCT est bien plus audacieuse est flagrante que les petits « bonus » auxquels leurs augustes présidents ont en droit d’attendre après tant de services rendus à la Nation…
UNE TRADITION DE DECRETS JALOUSEMENT GARDES
Qui peut prétendre avoir vu les décrets organisant le traitement du Premier ministre (quand la fonction existait), des ministres d’Etat et autres ministres, des hauts magistrats chefs de juridiction, des hauts gradés ?
Le Premier ministre Abdoul Mbaye n’a-t-il pas publiquement fait état de décrets (6673 et 6705) retirés du site du Journal officiel ?
La tradition d’un journal officiel ‘transparent’ à certains décrets remonte au moins à l’époque Wade. Si les décrets relatifs aux contrats de Petro-Tim, signés par Wade et non publies au JO sont les plus célèbres, des dizaines d’autres jonchent la gouvernance Wade : on y reviendra.
UNE REPUBLIQUE GANGRENEE PAR LE FAUX
On aura ainsi assisté à toutes les scènes inimaginables d’un théâtre de « évènements/démentis », passant de contrats d’approbation de ressources basés sur de faux rapports (tantôt dénoncés par un ancien premier ministre, qui affirme publiquement être abusé, ce qui ne fait l’objet d’aucune enquête), qui ne se souvient pas du Ministre de la Justice affirmant que le Président de la république n’a jamais rapport de l’Inspection Générale d’Etat pourtant disponible sur le net, en sus de la lettre de mission mandatant des Inspecteurs brandit au temps par les media ? quid du représentant du peuple (APR) présumé trafiquant de faux billets de banque, du présumé faux docteur membre de la Convergence des Cadres Républicains (APR), du faux gendarme, de faux douanier. Enfin on a un « faux » décret nous dit-on, démenti par une note encore plus douteuse.
Ce récent constat nous oblige à se demander vraiment, à quel Sénégal s’identifier ?
Est-ce celui d’une gouvernance allergique au « vrai » ou ce Sénégal qui laisse régner le discrédit sur les valeurs institutionnelles.
En tout état de cause, la fragilisation des institutions de ce pays est bien un constat général.
A la limite, on aurait mieux compris si une enquête s’en suivait à la minute des faits, puisqu’il s’agit d’une duplication de fausse signature de l’autorité du Président de la République… et de suite, un communiqué de démenti comporterait au moins ce critère d’identification qui permettrait de certifier l’authenticité du document ?
Entre un « faux » décret signé et un démenti non paraphé, lequel inspire plus de confiance… ?
Boules de gomme !

Author: La Rédaction

415 thoughts on “Questions Autour De Démenti, Une République Malade Du FAUX

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