Covid19 : se déplacer dans Dakar, un vrai calvaire

Le problème de la mobilité urbaine à Dakar a toujours été un casse-tête pour les dakarois. Avec l’apparition du Covid19 dans la région et le décret instaurant l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu de 20h à 06h du matin, le transport est devenu plus complexe pour les usagers de la route.

Rencontrée à sacré cœur 3, Ndeye Mareme attend désespérément le bus tata: « Je suis là depuis environ une heure et je n’arrive pas à avoir un bus. Les rares qui passent sont pleins. Les difficultés que je rencontre me donnent parfois envie de renoncer à mes activités. »

Le voile couvrant pratiquement tout son visage, Soda patientant depuis près d’une demi-heure à l’arrêt bus se plaint: » Avant le coronavirus c’était très difficile d’avoir un bus à temps. Maintenant avec la pandémie et le couvre-feu c’est encore pire, surtout pour nous qui quittons la banlieue pour nous rendre en centre ville « .

Balla est un chauffeur de bus tata avec deux préoccupations: éviter tout risque de contamination, et percevoir son versement : » nous perdons beaucoup en chiffre d’affaires. Nous avons réduit nos horaires de travail et avons limité le nombre de passagers. Aujourd’hui nous n’arrivons pas obtenir un versement.

Alpha Ba taximan vit la même situation que ses collègues chauffeurs de tata: » depuis le premier cas, toutes nos activités sont scellées. Là où nous travaillions 18h/ jours nous travaillons maintenant 12h. Quand nous transportons trois clients les gendarmes nous taxent entre 3000 à 6000f. L’État doit penser à nous et diminuer le prix du carburant ».

La région de Dakar abrite plus de 70% du parc automobile du pays. Elle se caractérise par sa forte densité urbaine et regroupe la quasi totalité des services publics et administratifs ( politique,économique,social et culturel du pays). Elle compte plus de 3,5 millions d’habitants soit 24% de la population nationale pour une superficie de 550 km² soit 0,3% de la superficie totale du pays. 

Ses habitants rencontrent quotidiennement des difficultés liées à leur déplacement surtout en cette période où le coronavirus continue de hanter le sommeil des populations.