Première Victime du Covid 19: L’Autorité de l’Etat

ADRESSE DU PRÉSIDENT AUX SÉNÉGALAIS DU MARDI 12 MAI

VERS UN ALLÈGEMENT FORCÉ DE L’ÉTAT D’URGENCE :

PREMIÈRE VICTIME DU COVID19 : L’AUTORITÉ DE L’ETAT

 Le Président Macky Sall a commis une série de fautes dans la gestion de la crise liée à la pandémie qu’il paie cash : jamais, depuis Senghor et l’affaire du Code de la famille, l’autorité d’un Chef d’Etat n’a été aussi ouvertement bafouée par un nombre grandissant de chefs religieux de diverses obédiences (jusqu’à des imams dans des localités sans relief sur la carte confrérique du Sénégal). 

La première faute de Macky Sall est d’avoir pensé qu’il pouvait accommoder tous les guides religieux par sa politique ostentatoire des « deux poids, deux mesures ». Il est de notoriété publique, et les vidéos en attestent, que certaines localités du Pays ignorent les interdictions de rassemblement dans les mosquées, sans soulever un éternuement (même entre les coudes).  En même temps, des imams sont régulièrement convoqués dans les commissariats de Police pour avoir dirigé des prières de Vendredi. L’avertissement de Yoff ne fut pas entendu par Macky Sall et ses conseillers. Leona Niassène sonne comme un rappel brutal, et cette fois, l’écho traverse tout le Sénégal dont les populations sont à cran.  Il est à craindre que d’autres exemples ne suivent, nul besoin d’entrer en Xalwa pour faire ce sombre oracle. Macky Sall, qui croyait s’être définitivement offert les bonnes grâces d’une partie des guides religieux à travers le programme de modernisation des villes religieuses, découvre la complexité des affaires musulmanes. 

Outre le traitement inéquitable et vexatoire à l’égard de nombre de guides, il y a la logique bancale qui sous-tend l’interdiction de ces rassemblements. Les imams, comme les fidèles, n’ont pas manqué de constater que les marchés, souvent au voisinage des lieux de culte, restent ouverts, serait-ce avec des aménagements. Pourquoi pas les lieux de culte avec des mesures de distanciation physique ? Les transports en commun urbains officient, avec un retour aux habitudes pré-Covid sitôt les premiers coups de menton. Les grand-places ne désemplissent pas, dans bien des localités du pays, où on s’adonne à toutes sortes d’occupation peu recommandables en temps de Ramadan, particulièrement prisé ce jeu qui ne sollicite pas trop les cellules grises ni les muscles, le Ludo. 

Dans ces circonstances inédites pour les musulmans, d’un Ramadan sans la fièvre religieuse, dans le temps où le vieux fond de foi ressuscite avec force même chez les moins fanatiques, du fait de l’ambiance de fin du monde créée par cette pandémie, Macky Sall n’a pas mesuré le moral de son Pays. La preuve, il n’a partagé le moindre message de compassion avec les citoyens durement éprouvés. Son unique message, jeté à coups de dés de Ludo, en ces temps de dévotions exacerbées par l’angoisse de fin de monde, semble être : « faîtes vos jeux, il se fait tard ». Ce peuple à jeûne et à cran, usé par les épreuves, qui croit entrevoir la fin des temps, lui répond : « cessez vos jeux, il est trop tard ! Retournons vers Dieu ». 

A moins de se préparer à la perspective d’envoyer beaucoup d’imams en prison, Macky Sall va devoir faire rapporter les décisions de ses ministres sur la fermeture des mosquées. Il va donc annoncer le retour des prières dans les mosquées, en particulier le vendredi. Certes, pour garder sauves les apparences, il va emmitoufler sous d’épais manteaux d’un parfait dévot cette bérézina devant les autorités religieuses. Et se présenter comme le Gardien du Temple. Préparez vos mouchoirs ! 

Pauvre Président, si plein de bonnes intentions pour le Peuple, mais doit redouter le pire avec la réouverture des mosquées, surtout pour les personnes du troisième âge, qui constituent le gros des fidèles. Devoir lui-même, l’homme fort du Sénégal, annoncer la réouverture des mosquées au moment que la transmission communautaire semble gagner du terrain. Tant de pouvoirs exorbitants dûment habilités par l’Assemblée nationale et se retrouver contraint à une déroute en rase campagne, entre Médina Gounass et Touba. Léona Niassène est passé par là. Le pèlerin Boun Abdallah Dione aussi. 

Un autre front à surveiller de près est celui des commerçants. Ils sont excédés par les restrictions incompréhensibles qui affectent leurs activités en chute libre. Quelle logique y a-t-il à concentrer les clients des marchés sur moins de jours, sauf à encombrer les allées et rendre nulles les mesures de distanciation physique ? Un gouvernement qui prend des mesures manifestement inefficaces, contreproductives et coûteuses pour les populations se privent de sa légitimité et, à terme de son autorité. On l’a déjà vu avec l’obligation de ne plus vendre le pain qu’en boulangerie.  

Attention aussi à l’immense masse des chauffeurs de transport interurbains, des tailleurs, des ambulants, des pêcheurs, de ce peuple de l’informel que les mesures de Macky Sall frappent durement, sans perspective immédiate au-delà de quelques poignées de riz distribuées comme traitement à la misère qui gagne du terrain. Les annonces tardives que pourrait faire Macky Sall sur la distribution de masques ou l’approvisionnement en respirateurs sera pour la majorité de l’Artemisia pour ventres affamés.  

Si le Commandant en chef n’est plus le seul maître à bord du navire Sunugal après Dieu, alors comme dirait Yaya Jammeh, God save our souls !    

Author: La Rédaction

943 thoughts on “Première Victime du Covid 19: L’Autorité de l’Etat

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