Le chômage des jeunes du Fouta, à qui la faute?

Le nord du Sénégal est doté de terre et d’eau. Cependant, sa plus grande richesse reste sa population jeune qui a la potentialité de valoriser ses ressources naturelles. Un petit tour dans les rues de Podor suffirait pour comprendre que cette vision des choses est loin de la réalité. A l’ombre des nyms et des prosopis des jeunes sirotent du thé à longueur de journée.  

Ils veulent le changement. Ils souhaitent travailler mais ne se voient pas braver la chaleur ardue de Podor pour se battre avec la terre pingle afin de la pousser à produire des vivres. Qu’est ce qui explique donc ce paradoxe?

1- l’inefficacité de l’Etat

Le rôle de l’Etat dans la valorisation de nos terres est essentiel. C’est l’Etat qui doit se charger d’éduquer la jeunesse et la doter des connaissances adéquates et enrichissantes nécessaires à une exploitation agricole efficiente. Les économistes au niveau mondial s’attendaient à voir l’Afrique se rattraper aux autres sur le plan économique. Ces prédictions reste aujourd’hui loin de la réalité. Nos autorités ont été jusque la inefficace dans l’adoption des innovations qui ont le potentiel d’accélérer notre émergence dans tous les domaines y compris l’agriculture. Ce que l’on observe c’est des importations de machineries surtaxées et inadaptées à notre écosystème. Le scandal des mille tracteurs acheté à 32 milliard de Cheikh Amar nous sert d’exemple pour illustrer ce phénomène. Les semances distribuees de maniere inequitable et inneficiente à des fin politiques, comme l’explique Mr le député Cissé-Lô, en dit long sur l’inefficacité et le manque de transparence de nos dirigeants. 

2-Le manque de volonté des dirigeants locaux à coopérer avec l’Etat dans des projets agricoles à forte valeurs ajoutées est l’une des raisons de la sous-exploitation des ressources agricoles. 

Face à des dirigeants connus pour leur clientélisme politique, les familles du Fouta sont réticent à travailler avec des organismes de l’Etat tel que la SAED(Société d’Aménagement et d’Exploitation des terres du Delta).

3-Le manque d’initiative de la jeunesse serait une cause importante du taux de chômages. Innover, se battre toujours, garder espoir, voilà ce qui pourrait aider les jeunes. 

Il n’y a pas de sot métier a t on l’habitude de dire. Pour beaucoup de jeunes hélas,  il n’y a pas de charme à labourer la terre. Il préfère pour certains arpenter désert et mer, a la recherche d’opportunités en Europe, quitte à perdre leur vie. La désespérance est à un niveau incroyable. Nos jeunes meurent comme des mouches en Libye, en Italie, dans la méditerranée pour fuire leurs terres pourtant riches. Paradoxalement, l’agriculture fait des milliardaires au Brésil, en Inde,en Afrique, et au Sénégal aussi. Les ingrédients de réussites seraient l’innovation, la persévérance et le leadership des autorités. A quand donc le retour à l’agriculture? A quand la création d’emplois pérennes pour les jeunes foutankés et autres Sénégalais qui méritent comme tout le monde une vie digne et heureuse?

                   

Author: S. N. NIASS

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