Le Plus Grand Diviseur Commun, Comment Macky SALL Confirme Malheureusement SUNUPOST

Dans notre série « Des Leaders en temps de Pandémie », nous avions écrit ceci à propos de Macky Sall : « Le naturel chez Macky Sall est le gâchis, un immense et irréparable gâchis puisqu’il s’agit du destin d’un Peuple… Ceux qui espéraient une rédemption à l’occasion du Covid19 devraient se souvenir qu’à chasser le naturel, il revient immanquablement au triple galop. » En déchirant l’interdiction du ministre de l’intérieur portant sur la fermeture des lieux de cultes pour prévenir la propagation de l’épidémie aux seules fins de plaire à une partie infime de la population, quitte à exposer la majorité à un risque certain, le Chef de l’Etat, hélas pour Sunupost, conforte dramatiquement notre diagnostic le concernant. Et consterne le Monde. Retour sur un revirement prévisible, qui sera inscrit dans les livres d’histoire.

Pourtant, il avait presque réussi le miracle de rallier à sa cause l’ensemble des confréries ainsi que l’Eglise catholique du Pays. A force de missions nocturnes, de supplications et d’invocations de la sécurité des citoyens-ouailles, les hommes de Dieu avaient accédé aux prières à eux adressées de clore les lieux de culte pour fermer la porte au Corona virus. Après tout, Dieu n’est-il pas Omniprésent et ne voit-Il pas les prières des fidèles où qu’ils soient ?
Cela ne dura pas le temps d’une prière de vendredi. Quelques mosquées tentèrent d’ignorer l’arrêté du Ministre, mal leur en prit : un Imam et 11 fidèles furent brièvement retenus par les services de sécurité à Sandiara. Ensuite vint le tour de l’imam de la Mosquée Aboubacar Faye de Diourbel de déférer à la convocation de la Police.
Puis les rumeurs commencèrent à se répandre qu’on priait toujours dans quelques rares localités au vu et su des autorités locales. Que les émissaires du Gouvernement dépêchés pour de nouvelles suppliques s’étaient heurtés à un refus catégorique. Nul ne fut inquiété pour autant, contrairement à Sandiara ou à Diourbel : deux poids, deux mesures. Le seul à être inquiet de cette situation fut sans doute le Chef de l’Etat, dont l’autorité était foulée aux pieds à grandes enjambées de babouches vers les mosquées. Il ne pouvait ignorer que d’autres velléités se feraient jour à travers le pays, dès que seraient connues ce qui se passait au sud.
C’est ainsi qu’arriva l’affaire de Léona Niassène, la convocation de l’Imam, la défiance à l’Etat de l’Homme de Dieu avec la sympathie de nombreux citoyens car une règle qui vous est appliquée selon que vous soyez redouté ou peu valorisé cesse d’être une règle. Puis le défi lancé par de nombreuses imams qu’ils tiendraient office le vendredi 15 mai.
Macky Sall n’est pas un homme à être taraudé par des divergences cornéliennes lorsqu’il y va de la survie de son Régime. Il jugera même risqué d’attendre, comme initialement prévu, le mardi 12 pour délivrer le seul message qu’il gardait en réserve pour se sortir du guêpier (et, dans le même temps, plonger la République dans un risque incalculable). Le lundi 11 mai, quelques jours seulement après le vendredi de Léona Niassène, le Président de la République dit ses oracles à la Nation.
Le tollé immense que souleva ce revirement de Macky Sall devrait le renseigner sur l’opinion qu’ont de lui ses compatriotes, autant ceux qui avaient défié son autorité que ceux qui s’y étaient ralliés. Au rang de ces derniers des guides religieux sans connivence avec le Président, qui avaient usé d’arguments sincères pour gagner le maximum de fidèles à la décision de fermer les mosquées ; les voilà abandonnés en plein mois de Ramadan à leurs ouailles et à leur Seigneur par Macky Sall qui trouve brusquement qu’il est très urgent de rouvrir les lieux de culte. Au moment où l’épidémie qu’il redoutait prend progressivement ses quartiers dans le Sénégal.
Voilà un nouveau fléau qui surgit en pleine épidémie : le démon de la querelle de chapelle. Des controverses opposent les oulémas sur l’attitude à adopter. A travers le Pays des mosquées, certaines parmi les plus fréquentées, n’observeront pas l’office du vendredi 15. Les mosquées qui rouvriront pourraient ne pas voir leur affluence habituelle. La division s’est installée. Par la faute de qui ?
Par cet acte sans gloire, qui pourrait favoriser gravement la propagation de l’épidémie, Macky Sall prouve qu’il est de ces leaders qui ne rechigneraient pas à faire de leur pays une terre brûlée, pourvu qu’il continue de régner, serait-ce sur un réduit. Les Sénégalais commencent à s’en rendre compte, un peu tard !