L’OMS, Un Bouc Émissaire Tout Trouve

Le nouveau corona virus a révélé un état du monde bien différent de celui qui se donne à voir par l’humeur changeante des bourses ou les conflits armés ouverts. Si le conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies devrait être configuré selon la capacité des Etats à faire face à la Pandémie actuelle et à prodiguer des exemples et des outils au reste du Monde, alors les membres permanents seraient bien différents de ceux qui tiennent le haut du pavé de l’Institution internationale.
Prenez par exemple la « Nation indispensable », telle qu’aimaient à l’appeler le Président Bill Clinton et sa secrétaire d’Etat Madeleine Albright. Sous le Président Trump ce sont les Etats désunis, chacun des 50 Etats constituant les USA se dépêtrant seul face à la pandémie. Il est advenu que deux Etats de l’Union surenchérissent pour l’acquisition des produits (masques, respirateurs, gants) auprès de firmes privées qui faisaient ainsi des affaires en or.
Fidèle à sa vision mystique et rose de la réalité, le Président Trump avait jusqu’au mois de mars choisi d’ignorer les faits les plus troublants sur l’expansion de l’épidémie au-delà de sa source originale de Wuhan. Il continuait à traiter le virus de chinois avec la même désinvolture qu’il nie le réchauffement climatique. Malheureusement, la pandémie s’invita aux Etats-Unis et s’y installa en dépit des assurances réitérées du Président Trump sur la disparition miraculeuse du Virus au temps de Pâques. Le vendredi saint, les Etats-Unis devenaient le pays le plus touché par la maladie à Corona virus 2019. Comble de malheurs, le lendemain, Samedi 11 avril, le New York Times révélait à travers un article très documenté les innombrables occasions ratées par le Président des Etats-Unis pour prémunir son Pays de la catastrophe. Sous le titre « Il aurait pu prévoir ce qui se passe : aux origines de la faillite de Trump sur le Virus » ( voir l’article du NYTIMES), le journal dresse un sévère réquisitoire qui donne à voir le rôle du Président dans la catastrophe sanitaire en cours.

C’est peu de dire que le Président Trump, qui s’est vanté sans modération ni retenue d’être « un super génie », un « authentique génie qui a impressionné les experts du CDC », le Centre américain de contrôle des maladies, n’a pas apprécié les révélations factuelles du New York Times. Fidèle à sa stratégie du bouc émissaire, le Président des USA a rajouté les heures qui suivent un nom de plus à sa liste déjà fournie de victimes expiatoires. Cette fois il s’agissait de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), accusée d’avoir non seulement couvert de présumés manquements de la Chine mais surtout critiqué, près de deux mois auparavant, la décision américaine de fermer ses frontières aux voyageurs venant de l’empire du milieu. Le 14 avril, lors de son apparition au point de presse quotidien de la Task force sur le Corona virus, Donald J. Trump informait le monde de sa décision de suspendre la participation financière des USA à l’OMS.
Certes il est facile de dire rétrospectivement que l’OMS a commis des erreurs dans la gestion de cette crise globale fulgurante. Très peu de pays peuvent se targuer de n’avoir pas commis des erreurs, encore moins parmi ceux dont les voix sont écoutées ou les augures scrutées dans les instances internationales ; Du reste le Donald J. Trump avait, à travers un tweet daté du 24 janvier, fait part de ce que « les US apprécient fortement leurs (des dirigeants chinois) efforts et transparence ». Certes, on peut se demander dans quelle mesure la Chine n’a-t-elle pas pesé sur les décisions de l’Organisation mondiale pour retarder la diffusion d’informations cruciales.
Cependant, les réserves de l’OMS sur les restrictions de voyages sont nourries de principes de coopération entre pays qui sont aux antipodes de la fermeture des frontières en temps de crise, ce qui rendrait difficile les échanges vitaux d’experts, d’équipements, d’informations et de bonnes pratiques pour faire face à l’inconnu. Ces principes fondent le multilatéralisme détesté par Trump et les conservateurs de tous poils qui le soutiennent sans réserve. Mais, à titre de comparaison, l’OMS c’est très loin de l’Union Européenne qui a détourné son regard de l’Italie au moment le plus crucial.

Le temps de l’évaluation des manquements de l’OMS viendra à coup sûr, comme il en fut le cas après la crise du Syndrome respiratoire aigu sévère, en 2003. Plus que jamais, les pays du Monde doivent coordonner leurs efforts et décisions pour vaincre un ennemi invisible qui se défie des frontières A défaut du leadership autoproclamé de la Nation indispensable qui a bien du mal à trouver sa réponse, le rôle de l’OMS est vital.
Mais Donald J. Trump est en campagne électorale permanente en vue de l’élection présidentielle de novembre prochain. Son « bilan génial » se trouve tout d’un coup anéanti par un misérable virus contre lequel ni les murs ni les incantations ne peuvent grand-chose. Ce vendredi 17 avril, le nombre de personnes décédées des suite du Covid19 aux USA se situent à plus de 33 000, alors qu’en quatre semaines plus de 22 millions d’américains se sont inscrits au chômage. Ce sont ces derniers chiffres surtout qui causent une profonde douleur au Président en quête d’un second mandat.
Alors, Trump qui il y a peu félicitait l’OMS et la Chine, n’hésite pas à tirer sur l’hôpital en pleine pandémie.

Author: La Rédaction

351 thoughts on “L’OMS, Un Bouc Émissaire Tout Trouve

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